"De ces 3 voyages je gardais le souvenir d'une Inde mythique qui nous transportait, nous fascinait, et nous attirait encore et toujours. Une journée là-bas en valait trente ici. Ce n'était pas l'Inde des universitaires, ni l'Inde de Mère Thérésa, c'était l'Ailleurs, c'était Mars. J'ai longtemps cru que c'était ça, l'Inde. C'étaient les années 80. Depuis l'Inde a largement passé le milliard d'habitants, importé du ColaCola, exporté ses informaticiens, lancé des satellites, et Krishna attise les hindouistes ultras qui dirigent les états du nord... Et notre Inde, qu'en reste-t-il ? Je ne sais pas - je n'y suis pas retourné- . Mais j'ai conservé quelques négatifs et des diapos, souvent abîmés et parfois limite techniquement, des argentiques passés plus tard à la moulinette numérique. Des clichés de jeunesse, au Minox d'abord, puis avec un petit Minolta à télémètre. De la street photography sans le savoir. Voilà que ces photos ressortent et que devant la série que j'ai retenue cette fois, je comprends enfin que ce qui nous enchantait c'était moins l'Inde que les Indiens."

Jean-Jacques Abadie