Dominique A Solo "La Fragilité"
"La fragilité" est l'occasion de respirer, et ses textures plus vaporeuses laissent passer quelques brises légères, filtrer des lumières plus tamisées, des teintes plus claires.
On y retrouve les climats apaisés, emprunts de la douceur et du classicisme d'Eleor. Dominique A s'y retrouve seul, comme on souffle après une longue course, et prend son temps. La fragilité voit sa trajectoire guidée par le son acoustique de cette guitare finalement retrouvée. Initialement pensé comme un disque exclusivement acoustique et interprété à la guitare seule, La fragilité se pare malgré tout de quelques pistes supplémentaires : d'autres guitares (folk ou électriques, aériennes, réverbérées) ainsi que quelques rythmiques – toutes les parties y sont jouées par le seul Dominique A - qui tissent des liens ténus avec "Toute latitude" son précédent album. D'autres relations existent entre les deux disques, dans les thèmes explorés par les chansons, telles l'enfance, la ruralité (« Désert d'hiver » alors, « Le grand silence des campagnes » à présent), ou encore la guerre (là « La clairière », ici « Le ruban »). Rien d'étonnant à cela : les chansons de Toute latitude et de La fragilité sont écrites sur une même période. En 2016 et 2017, en fonction des jours, Dominique compose tantôt à partir de la boîte à rythmes, tantôt à partir de la guitare acoustique, et c'est ce qui oriente les chansons vers un disque ou un autre, détermine leur interprétation à venir. La fragilité semble le pendant lumineux de Toute latitude : on y entend, si l'on prête l'oreille, un apaisement, une certaine célébration de la beauté des choses et du monde, une contemplation heureuse de paysages (« Le temps qui passe sans moi »), dont certains remontent à l'enfance (ceux de Loire Atlantique, dans « Comme au jour premier », ou ceux que l'on découvre lors de voyages, médusé, comme à Majorque : « La splendeur »).
Artiste :
Dominique A (guitare, voix)