Daniel Erdmann (saxophones) · Theo Ceccaldi (violon, alto) · Jim Hart (vibraphone) · Cyril Atef (batterie)

Équilibrées dans la répartition des voix, on retrouve avec plaisir ces quatre personnalités qui s’obligent à mettre en valeur le travail d’écriture plutôt que leurs prouesses instrumentales. Le violon se fait décorateur d’intérieur, habillant la moindre des pièces de tissus moirés et d’étoffes rares. Il les soigne de détails aériens et apporte un dynamisme complémentaire au travail du vibraphoniste. Garant d’une rythmique marquée et dansante, ce dernier est aussi l’architecte d’atmosphères étranges et vaporeuses à la naïveté charmante. Langueur, éther, climats étendus qui résonnent dans l’espace de la formation, il dilue les articulations des morceaux et apporte une fluidité supplémentaire à ces histoires sonores dont on suit attentivement les inflexions du conteur.

Généreux récitant, Daniel Erdmann invite à des récits concis. Ces miniatures, toujours soigneusement scénarisées, ont des complexités cachées mais une sensibilité immédiate. L’auditeur se plonge avec évidence dans le timbre chaleureux et léger du saxophoniste qui il dégage une forme de tendresse à laquelle on adhère dans l’instant.

" [...] Daniel Erdmann, le saxophoniste de Das Kapital, [...] revient enfin avec son Velvet Revolution (ici rebaptisé Velvet Jungle avec l'addition de Cyril Atef), du nom du mouvement démocratique nonviolent opposé l’état bureaucratique communiste de l’ex-tchécoslovaquie. A priori rien ne transparait de cette démarche politique à l’écoute de l’album : ni chants révolutionnaires, ni slogans, ni vociférations collectives, guère plus d’attitudes avant-gardistes. A priori seulement, car la douceur recherchée qui innerve tout l’album, et notamment son titre éponyme, prolonge précisément cette attitude pacifiste prônée par les tchèques à la suite de Gandhi ou Martin Luther King, qui s’exprime musicalement de diverses manières : d’abord par un son d’ensemble délicat très original ; par un sentiment souvent empreint de blues [...] ; par une dévotion volontariste à la mélodie." Ludovic Florin - Jazz Magazine