mer.
28
juil.
21H00
ERIK TRUFFAZ QUARTET
Lune Rouge
Erik Truffaz trompette
Benoît Corboz clavier
Christophe Chambet basse
Tao Ehrlich batterie
Rouge est la lune. Pour apercevoir une lune de sang, il faut que plusieurs facteurs se conjuguent. Au moment d’une éclipse totale, la lune, la terre et le soleil doivent être en axe. La lune doit être à son périgée - qu’elle frôle notre orbite. C’est un jeu de lumières minérales, de collisions promises, d’accidents heureux. La lune rouge découle d’un alignement parfait.
« Pour cet album, nous avions envie de choses nouvelles », explique Erik Truffaz dans les longues pauses où la matière monte, « Nous avons confié les clés à Arthur Hnatek et lui avons demandé de composer le matériel de base sur lequel le quartet a pu travailler le son, arranger puis déranger les éléments. »
Ils ont ce nouveau batteur depuis l’album « Doni Doni », enregistré à Bruxelles. Ils ont donc décidé de lui laisser du champ. Arthur Hnatek, indifféremment, sort son ordinateur plein de vérités digitales, ou ses peaux tendues qu’il traite comme un coloriste. Il y a du sang neuf, cela se sent. Tout part de longs vertiges, de jams immenses, qu’ils triturent ensuite comme Teo Macero le faisait pour les bandes électriques de Miles.
C’est un chantier permanent, intérieur, presque silencieux, qu’un album d’Erik Truffaz Quartet. Presque un truc de science-fiction. D’écrasement temporel. On écoute ces pistes quand elles sont encore en gestation contrôlée, en apesanteur. On ignore si elles proviennent d’un passé ancien, des sons analogiques, des basses si lourdes et poisseuses qu’elles relèvent du dub le plus créole, ou d’un futur très lointain.
Dans le lyrisme tendu de ce disque, il y a des clés de voute. Des compositions, Five on the Floor, Cycle by Cycle, Nostalgia, qui relèvent de ce que l’Erik Truffaz Quartet peut offrir de mieux. Un groupe de rock, avec un chanteur au nez cassé, dont les mélodies partent directement dans l’échine. Des répétitions infinies, de menues structures harmoniques, qui ouvrent des espaces infinis à l’intérieur de vous. Cette musique, jamais, ne manque d’air.