Chers + Atelier de danse gratuit
de Kaori Ito // Cie Himé
Travaillant à partir de lettres qu’elle a demandé aux interprètes d’écrire à leurs absents et de paroles recueillies dans le cadre de l’installation La parole Nochère au Théâtre de la Colline, Kaori Ito convoque nos fantômes au plateau. Danser pour parler avec les morts, leur dire au revoir et pardonner aux vivants. Delphine Lanson prononce des fragments de lettres aux disparus comme un rituel pour l'au-delà. Transfigurés par ces incantations, les 6 interprètes chargés de ces histoires sont comme des esprits flottants entre deux mondes, deux états de corps qui cohabitent. Inévitablement attirés les uns par les autres, les danseurs s’aimantent et se repoussent jusqu’à constituer un ensemble d’humanité qui parle d’invisible, et continuer à vivre irrésistiblement.
« Ce projet c’est tout d’abord une rencontre très forte et remarquable dans ma vie avec Delphine, Jon, Louis, Nicolas, Marvin et Léonore. Je voyais dans leurs corps et dans leurs mouvements quelque chose de très animal et vital. Tout de suite, nous avons partagé des lettres adressées à nos proches morts. J’ai vu dans leurs danses comme des âmes qui s’envolent très vite pour pouvoir régler la séparation. Ensuite, et ce, dès la fin du confinement, j’ai installé une cabine téléphonique pour que les gens viennent parler avec leurs morts au Théâtre de la Colline avec Wadji Mouawad. Pas loin de 100 personnes m’ont confié leurs témoignages, ils sont devenus une partie du spectacle. Le théâtre pour moi est un besoin de première nécessité. On peut s’exprimer sans jugement, sans religion, sans tabou, quelques soit son éducation, sa culture ou son origine. Ce spectacle parle de la perte, de ceux qui sont restés et qui ont doublement envie de vivre.» Kaori Ito