FRANÇOIS MOREL
Tous les marins sont des chanteurs
François Morel entonne les chants d’un navigateur disparu en mer en 1900, Yves-Marie Le Guilvinec. Retour aux sources : le théâtre redevient chalutier et ses chanteurs marins.
Poète inconnu natif de Trigavou, près de Saint-Malo, Yves-Marie Le Guilvinec disparaît à trente ans. Il laisse à la postérité des poèmes tracés au calva, des lettres imbibées de tafia, et une existence d’oublié océanique. Gérard Mordillat et François Morel s’attachent à compléter sa biographie, ils recousent les filets de pêche, recomposent avec Antoine Sahler les musiques disparues. Ensemble, ils prennent le large et réhabilitent à contre-courant une poésie joyeuse et populaire, dans un hymne à l’ivresse de l’air salé, à la liberté et aux excès.
« C'est dans un vide-grenier à Saint-Lunaire (Ille et Vilaine) que François Morel, feuilletant de vieilles revues rongées par les embruns, découvrit une brochure de 1894 " La Cancalaise " dans laquelle douze chansons d'Yves-Marie Le Guilvinec étaient reproduites, illustrées par l'auteur. Ce fut comme la main du naufragé qui se tend vers son sauveteur. François Morel acheta la revue et fit le serment d'arracher Yves-Marie Le Guilvinec à l'oubli océanique où il était tombé. Avec mon aide et celle d'Antoine Sahler, il entreprit de restaurer les textes, de les remettre en musique et surtout de les faire entendre à nouveau. Désormais Yves-Marie Le Guilvinec, ce serait François Morel. Il retrouverait un corps, une voix, une vie… » - Gérard Mordillat